main
Je voudrais être un grain de sable
Perdu dans l’infiniment loin
Sur ces canaux si navigables
Que sont les lignes de ta main.
Et de Jupiter à Saturne
Parti seul au petit matin
M’arrêtant au Mont de la Lune
J’interpréterai ton destin.
As-tu des envies de voyages ?
As-tu de l’imagination ?
Et dans tes rêves les plus sages,
Où est la part de déraison.
En descendant, je vois couler
Une rivière aux flots limpides
Parsemée de quelques rochers
Signe d’une vie insipide.
Longeant l’ubac de la montagne,
Je m’arrête quelques instants,
Contempler celle qui désarme,
Celle où l’on voit ce qu’on ressent.
Plaine de Mars aux mille charmes,
Où se tissent les fils d’une trame,
Que je ne peux interpréter,
Sans espoir de ne pas fauter
Sur un mont, de l’autre coté,
Fait de passion, d’art et d’amour,
Vénus a jeté ses filets,
D’une main gantée de velours.
Elle est celle par qui l’on aime,
Celle qui nous pousse à l’extrême,
Faite de haine et de passion,
Elle est le plus beau des filons.
Je la regarderais des heures,
Mais il faut surtout l’associer,
A la ligne dite de cœur,
Pour pouvoir ne pas se tromper.
Remontant dans mon frêle esquif
J’arriverai bientôt peut-être,
Là où prend sa source la vie,
Ainsi que la ligne de tête.
Elle me permettra de juger
Des qualités de ton esprit,
Ton comportement dans la vie,
Tous ces dons à jamais enfouis.
Tout à coup le courant m’emporte
Vers un cours d’eau inexploré,
Ligne de chance belle et forte,
Et pourtant si mal dessinée.
Prenant le collier de Vénus,
J’arrive enfin au pied d’un mont,
Où Apollon, Sol Invictus,
Règne en maître sur les saisons.
Il est le Dieu de la chaleur,
Celle qui rend les jours meilleurs,
Il exprime l’autorité,
Le feu ou la vitalité.
Y a-t-il de la joie dans ta vie ?
As-tu du succès, des amis ?
Si une étoile y est posée,
Tu pourras te réaliser.
Mais le temps passe et je me lasse,
Il va bientôt falloir rentrer,
Et pour ne pas laisser de traces,
J’emprunterai la Voie Lactée.
Je reviendrai un jour peut-être,
Où je finirai d’explorer,
Cette main frêle et délicate,
Celle que l’amour m’a donnée.
Je n’étais plus qu’un grain de sable
Perdu dans l’infiniment loin,
Sur ces canaux si navigables,
Que sont les lignes de ta main
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